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Exodus: Gods and Kings de Ridley Scott (24 Décembre 2014)
Sortie presque pour Noël Exodus est un film inspiré du périple de Moïse. Ridley Scott déjà bien connu pour Gladiator en 2000 ou Prometheus en 2012 (pour ne citer que cela) nous donne encore à réfléchir avec ce dernier film. L'année 2014 est décidément une année propice au film traitant de l'Ancien Testament. En effet, Darren Aronofsky fût lui inspiré par ces textes et retrace l'histoire de Noé dans son film du même nom.
Ici, Exodus : Gods and Kings use d'un budget très confortable de 140 000 000 $. En deux semaines d'exploitation aux États-Unis le film rapportera plus de 52 500 000 $. Il fût tourner en seulement 74 jours dans des studios au Mexique et sur paysage naturelle en Espagne (désert) et cela pour le plus grand plaisir de nos yeux.
Exodus : Gods and Kings met en scène la vision très personnelle du réalisateur sur toute l'épopée de Moïse. Après visionnage du film, on a l'impression d'avoir vu un péplum épique très sympathique plus qu'un récit biblique. Ce qui est finalement très agréable. Un sujet aussi sensible que la religion tournée comme cela permet d'apporter la connaissance de certaines informations présente dans le Livre de L'Exode de la Bible Hébraïque (comme la mise en scène des dix plaies de l'Égypte, ou la marche du peuple de Moïse dans le désert), bien que librement adapté.
Ce film pourrait très bien servir d'introduction avant que les plus curieux lisent entièrement les textes sacrés. On sait cependant que ce film est déjà controversé puisque, plus que censuré, il fut interdit en Égypte et au Maroc. Naturellement, l'interdiction est le meilleur moyen de propager le film de toutes les façons les plus illégales possible, mais c'est un autre débat. Il semble que ce film, selon des Égyptiens chauvins, nuit gravement à l'image des pharaons et insulte la mémoire des « vrais constructeurs de pyramide ». De plus, des raisons plus religieuses impliquent une réelle controverse quant à l'incarnation faite de Dieu (un enfant particulièrement colérique par moment). C'est au spectateur de faire le tri entre ce qu'il veut croire ou comprendre. Le film ouvre au débat et à mon sens ce n'est pas un mal tant que cela se fait dans la tolérance. (Le 8 janvier après des négociations avec le réalisateur et la Fox le film ne sera plus interdit au Maroc mais seulement coupé ici et là pour pouvoir sortir sur le territoire.)
L'intrigue commence donc à l'âge adulte de Moïse lorsqu'il n'a pas encore pris conscience de la douleur de ses frères de sang (tous les esclaves Hébreux). Évidemment, la majorité du film se passe pendant son exil où l'on retrouve plusieurs faits bibliques écrits tel que son mariage avec Séphora (une bergère qu'il a défendue face à d'autres bergers) bien que les conditions de son mariage soit surement librement interprété et romancé pour que cela passe pour un mariage d'amour (coup de foudre). Puis, Moïse a une prise de conscience sur l'existence de Dieu (alors que depuis le début il n'y croit absolument pas, ce qui permet au réalisateur de placer une réplique incisive sur la religion) qu'il rencontre sur sa colline. Dès lors, il va quitter sa famille et entrer dans une guerre froide contre Ramsès (son « ex »- frère). C'est ici que l'adaptation devient libre présentant Moïse comme un commandant extrêmement charismatique, un héros parfait, apprenant à son peuple à combattre et à ce délivrer. Dieu, lui, prouve à ces derniers que Moïse est bien en contact avec lui (les 10 plaies surgissent donc). La dernière plaie étant la mort de tous les enfants Égyptiens peut particulièrement heurter la sensibilité de certain, car Dieu va voler l'idée à Ramsès qui voulait noyer tous les enfants Hébreux si les plaies ne cessaient pas. Suite à cette dernière horreur Ramsès va laisser partir Moïse avec son peuple pour finalement les poursuivre dans l'idée de tous les décimer. L'intrigue s'arrête pratiquement au moment où Moïse fait traverser son peuple à travers la mer, célébrissime scène très bien rendu à l'écran. Il n'y aura quasi rien sur les quarante ans d'errance du peuple dans le désert avant d'atteindre la Terre promise, Israël.
Ce film est donc visuellement très beau, on ne tombe pas trop dans la surenchère, les dix plaies sont très esthétiques. L'univers est toujours maîtrisé tout comme dans Gladiator, et le sujet est, de fait, très intéressant. Un jeu d'acteur très juste fait plaisir à voir, c'est donc un bon film à regarder en famille pour se divertir.
Il y a cependant plusieurs « hic ». Parlons des acteurs, Christian Bale dans le rôle de Moïse est magistral, il occupe tout le film et c'est possible qu'avec un autre le film n'aurait pas été aussi prenant. Malheureusement, le rôle de Josué interprété par Aaron Paul est très largement délaissé, ce qui est très décevant, car on connaît les talents du jeune homme aux vues de la série, qu'il n'y a plus à présenter, Breaking Bad. C'est dommage que son talent en tant qu'acteur, mais aussi l’importance de son rôle, n'ai pas la place qu'il mérite. Josué est tout de même le successeur de Moïse en tant que commandant militaire. Ici, on ne voit qu'un petit jeune suivant le héros comme son ombre.
On appréciera la volonté du réalisateur à ne pas trop diaboliser Ramsès bien que cette volonté n'ait pas suffis à le rendre visible à l'écran. En effet, c'est un échec, il est très rapidement le grand méchant et Moïse le gentil. Cette vision très manichéenne est bien dommage sur un sujet ouvrant au débat, elle bloque très vite la tolérance et la compréhension de Ramsès. On voit qu'il y a la volonté de le rendre complexe en le montrant affectueux avec sa femme et son fils, on voit qu'il aime Moïse comme son vrai frère (lorsqu'ils reçoivent leurs épées jumelles), il refuse d'ailleurs de le tuer et préfère l'exiler lorsqu'il apprend sa véritable origine. Malgré cela, il incarne complétement le pharaon imbu de sa personne, et sacrifiant les hommes et les esclaves à tout va, y compris ses scientifiques qui viennent justifier les dix plaies.
En définitif, c'est un film très beau, avec beaucoup de prises de risques par rapport à l'interprétation du récit biblique et à l'incarnation faite de Dieu (l'enfant). Il reste un péplum épique tel que Ridley Scott sait les faire avec un casting bien choisit malgré le délaissement d'Aaron Paul et la trop grande « blancheur » des acteurs pour ces rôles (selon certains).
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Commentaires
Ça joue sûrement alors que tu vois moi quand j'ai regarder la bande-annonce j'ai dû faire abstraction de Gladiator puisque je n’aie pas aimé du tout xD
Bale en Moise, ça promet. Pour la blancheur ce n'est pas nouveau. En tout cas, il donne bien envie. Bonne soirée.
Oui j'ai eu beaucoup de mal avec les autres rôles de Bale que je trouvais trop superficiel alors qu'ici on apprécie plus de diversité dans son interprétation =) en tout cas un bon moment en prévision devant ce film ^^ Bonne soirée.
Je ne suis pas un fan de Bale mais ce film rien que par sa polémique donne envie de le voir.
Si en plus, il joue bien tant mieux. Bon week!Hello Marilyna,
Bon alors, je l'ai vu et je dois avouer que j'avais du mal à le regarder jusqu’au bout... Ce racisme hollywoodien et ce carnaval déguisé m'a vraiment déplût. Sans compter la scène où Ramsès mâche un chewing-gum... Bale avec sa coupe de XXIe siècle n'a aucune crédibilité. Bref, pour moi c'est un fiasco total et j'explique davantage sur mon blog. Bon week.C'est très intéressant ce que tu as écris sur ce film, je l'ai vue et moi aussi j'ai adorée, j'ai été prise par les effets spéciaux qui coupe le souffle!
Oui c'est un beau film, à mon sens, mais je ne juge jamais en fonction des effets spéciaux. Bien qu'ici je dirais justement qu'ils en ont fait un usage bien dosé qui le fait rentrer dans une catégorie de film très esthétique mais surtout bien scénarisé.
Je pense notamment à la scène culte où la mer se retire pour mieux les engloutir. Elle aurait très vite pu être ridicule, mais, en fait passe très bien grâce à la tension présente entre les différents protagonistes.
Après dire que "j'adore" ce film peut être pas, mais je lui reconnais une valeur certaine pour un "tout"; les effets spéciaux, le scénario, l'interprétation biblique quand même vachement couillu, la morale, et surtout le coup de maître qui, à mon sens, réussit à donner envie aux gens lambda de s'intéresser à des lectures peut être trop oublié.
Enfin merci ! =) et bonne journée !
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C'est un fait que cette bande annonce donne envie d'en voir plus ; j'ai encore les images de Gladiator en tête, ça aide sans doute.