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    Les 8 salopards, 8ème film du célèbre Quentin Tarantino est sorti le 6 Janvier 2016 dans les salles françaises. Il s’agit d’un huit clos où l’on suit, initialement, deux chasseurs de primes. L’un, John Ruth ayant capturé une prisonnière, Daisy Domergue, qu’il veut livrer à la justice, et l’autre, le major Marquis Warren, un ancien soldat de l'Union devenu lui aussi chasseur de primes. Tous deux après une rencontre hasardeuse veulent se rendre dans la même ville pour toucher leurs primes. Ils rencontrent sur leur chemin Chris Mannix, le nouveau shérif de Red Rock. Alors qu'ils sont surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans un relais de diligence où se trouvent déjà quatre autres personnes : Bob, qui s'occupe du relais en l'absence de la propriétaire, Oswaldo Mobray, le bourreau de Red Rock, le conducteur de troupeaux Joe Gage et le général confédéré Sanford Smithers. Coincés par la tempête, les huit voyageurs vont s'engager dans une série de tromperies et de trahisons.

    Après séance on ressort bouleversé par de nombreux rebondissements qui paraissent bien ficelés et font plaisir à voir. L’esthétique Tarantino est toujours bien présente, la violence exagérée, le racisme, des plans magnifiques etc. Néanmoins, avec le recul, plusieurs choses me chiffonnent. Attention la suite n’est que Spoiler !

    D’abord on comprend rapidement qu’un blizzard surgit et force nos protagonistes à trouver refuge dans une mercerie que le Major connait très bien. C’est dans cette endroit que va se passer toute l’intrigue et où, au fur et à mesure, on comprend qu’ils sont tombés dans un traquenard très bien organisé. Chaque personnage présent s’invente une personnalité alors que tous font partis de la même bande de malfrats ayant pour but de délivrer la prisonnière de John Ruth. On les voit ainsi mettre en route leur plan, plus tôt dans la journée, avant l’arrivée des deux chasseurs de primes. Pourtant à ce moment précis le blizzard n’a pas encore surgi ! Donc les deux chasseurs ne sont pas censés passer par cette auberge ?! Leur projet initial est d’aller directement en ville. Comment les bandits ont-ils pu alors deviner le blizzard et l’escale de leur complice ? Mettre au point un plan aussi précis sans certitude me parait compromis en toute logique.

    Ensuite le frère de la prisonnière reste caché au sous-sol une bonne partie du film pour créer un rebondissement. On le sait très proche de sa sœur et pourtant il décide de faire son apparition, à un moment où l’intrigue s’essouffle, de façon totalement illogique. Quelque temps auparavant on comprend que la vie de Domergue est en danger, notamment lorsque Ruth s’énerve contre elle à coups de coude, la menaçant sans relâche. Dès lors, pourquoi le coup de feu tiré par le frère de cette dernière ne survient-il pas plus tôt ? Ayant pour cible Ruth et non le Major ? Sachant que tous les autres personnages sont de mèche, il aurait était très simple de les abattre à ce moment ? Ou bien encore lorsque Ruth confisque les armes de tout ce beau monde ? 

    Bref, de très nombreuses issus favorables aux malfrats aurait été possible surtout lorsqu’on les caractérise comme étant des têtes pensantes aussi minutieuses. Cependant, je reconnais aisément le génie de Tarantino sur bien d’autres facettes de l’histoire. La première étant le décès de John Ruth, assassiner le personnage auquel on s’attache depuis le début comme étant le héros est tout bonnement jouissif. Tel Hitchcock dans Psychose on retrouve très facilement la fascination que Tarantino a pour son art.

    On salue également le talent des acteurs et principalement de Samuel L. Jackson lors de son monologue hardcore où il explique en détail comment il a humilié le petit homme blanc. Discours qui aurait très vite pu être ridicule venant de quelqu’un d’autre. On retrouve ici l’ambiance « drôle et décalée » présente dans Pulp Fiction qui manquait tant aux autres films de Tarantino. On apprécie grandement aussi la prestation de Walton Goggins (Mannix) présenté initialement comme un simplet très probablement menteur, mais qui s’avère juste et simplement intègre à des idées inculquées par son père. Le passage du semi-débile à l’homme d’honneur est tout simplement grandiose, nous prouvant une fois de plus le talent des acteurs, du réalisateur.

    En toute honnêteté j’ai pris en horreur ce cinéaste pour la violence purement gratuite qu’il a le don d’insérer dans ses œuvres. Mais ici, tout comme dans Pulp Fiction, le côté assumé de « l’humour noir » me semble justifier cette violence. Ce qui n’était absolument pas le cas dans l’horripilant Reservoir dogs, ou dans le passable Django. Longtemps je lui ai reproché de n’être qu’un pâle copieur de films bien plus intéressant (mais inconnu, ou trop vieux) sans prendre en compte que c’était, surement, avant tout, des hommages. Tarantino est un metteur en scène de talent mais un piètre scénariste. Cependant, ce film me réconcilie avec lui, malgré les incohérences monumentales qui me sautent aux yeux, on apprécie le divertissement et la volonté esthétique parfaitement maîtrisé.

    En définitif, toujours aussi violent mais plus facilement digeste grâce à l’humour assumé. Le scénario présente de grosses failles mais n’enlève que très peu au plaisir des rebondissements, tous plus appréciables les uns que les autres. Un bon moment, mais à ne surtout pas passer en famille. On souligne que le fond historique, l’après-guerre de sécession apporte une morale et un réel engagement de la part de Tarantino qui justifie également la violence et les conflits. Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce film car il est réellement dense mais il est de bon augure que j’arrête les spoilers en attendant vos avis !  


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  • Sortie presque pour Noël Exodus est un film inspiré du périple de Moïse. Ridley Scott déjà bien connu pour Gladiator en 2000 ou Prometheus en 2012 (pour ne citer que cela) nous donne encore à réfléchir avec ce dernier film. L'année 2014 est décidément une année propice au film traitant de l'Ancien Testament. En effet, Darren Aronofsky fût lui inspiré par ces textes et retrace l'histoire de Noé dans son film du même nom.

    Ici, Exodus : Gods and Kings use d'un budget très confortable de 140 000 000 $. En deux semaines d'exploitation aux États-Unis le film rapportera plus de 52 500 000 $. Il fût tourner en seulement 74 jours dans des studios au Mexique et sur paysage naturelle en Espagne (désert) et cela pour le plus grand plaisir de nos yeux.

    Exodus : Gods and Kings met en scène la vision très personnelle du réalisateur sur toute l'épopée de Moïse. Après visionnage du film, on a l'impression d'avoir vu un péplum épique très sympathique plus qu'un récit biblique. Ce qui est finalement très agréable. Un sujet aussi sensible que la religion tournée comme cela permet d'apporter la connaissance de certaines informations présente dans le Livre de L'Exode de la Bible Hébraïque (comme la mise en scène des dix plaies de l'Égypte, ou la marche du peuple de Moïse dans le désert), bien que librement adapté.

    Ce film pourrait très bien servir d'introduction avant que les plus curieux lisent entièrement les textes sacrés. On sait cependant que ce film est déjà controversé puisque, plus que censuré, il fut interdit en Égypte et au Maroc. Naturellement, l'interdiction est le meilleur moyen de propager le film de toutes les façons les plus illégales possible, mais c'est un autre débat. Il semble que ce film, selon des Égyptiens chauvins, nuit gravement à l'image des pharaons et insulte la mémoire des « vrais constructeurs de pyramide ». De plus, des raisons plus religieuses impliquent une réelle controverse quant à l'incarnation faite de Dieu (un enfant particulièrement colérique par moment). C'est au spectateur de faire le tri entre ce qu'il veut croire ou comprendre. Le film ouvre au débat et à mon sens ce n'est pas un mal tant que cela se fait dans la tolérance. (Le 8 janvier après des négociations avec le réalisateur et la Fox le film ne sera plus interdit au Maroc mais seulement coupé ici et là pour pouvoir sortir sur le territoire.)

    Exodus: Gods and Kings de Ridley Scott (24 Décembre 2014)

    L'intrigue commence donc à l'âge adulte de Moïse lorsqu'il n'a pas encore pris conscience de la douleur de ses frères de sang (tous les esclaves Hébreux). Évidemment, la majorité du film se passe pendant son exil où l'on retrouve plusieurs faits bibliques écrits tel que son mariage avec Séphora (une bergère qu'il a défendue face à d'autres bergers) bien que les conditions de son mariage soit surement librement interprété et romancé pour que cela passe pour un mariage d'amour (coup de foudre).  Puis, Moïse a une prise de conscience sur l'existence de Dieu (alors que depuis le début il n'y croit absolument pas, ce qui permet au réalisateur de placer une réplique incisive sur la religion) qu'il rencontre sur sa colline.  Dès lors, il va quitter sa famille et entrer dans une guerre froide contre Ramsès (son « ex »- frère).  C'est ici que l'adaptation devient libre présentant Moïse comme un commandant extrêmement charismatique, un héros parfait, apprenant à son peuple à combattre et à ce délivrer.  Dieu, lui, prouve à ces derniers que Moïse est bien en contact avec lui (les 10 plaies surgissent donc).  La dernière plaie étant la mort de tous les enfants Égyptiens peut particulièrement heurter la sensibilité de certain, car Dieu va voler l'idée à Ramsès qui voulait noyer tous les enfants Hébreux si les plaies ne cessaient pas.  Suite à cette dernière horreur Ramsès va laisser partir Moïse avec son peuple pour finalement les poursuivre dans l'idée de tous les décimer.  L'intrigue s'arrête pratiquement au moment où Moïse fait traverser son peuple à travers la mer, célébrissime scène très bien rendu à l'écran.  Il n'y aura quasi rien sur les quarante ans d'errance du peuple dans le désert avant d'atteindre la Terre promise, Israël.

    Ce film est donc visuellement très beau, on ne tombe pas trop dans la surenchère, les dix plaies sont très esthétiques.  L'univers est toujours maîtrisé tout comme dans Gladiator, et le sujet est, de fait, très intéressant.  Un jeu d'acteur très juste fait plaisir à voir, c'est donc un bon film à regarder en famille pour se divertir.

    Il y a cependant plusieurs « hic ». Parlons des acteurs, Christian Bale dans le rôle de Moïse est magistral, il occupe tout le film et c'est possible qu'avec un autre le film n'aurait pas été aussi prenant. Malheureusement, le rôle de Josué interprété par Aaron Paul est très largement délaissé, ce qui est très décevant, car on connaît les talents du jeune homme aux vues de la série, qu'il n'y a plus à présenter, Breaking Bad. C'est dommage que son talent en tant qu'acteur, mais aussi l’importance de son rôle, n'ai pas la place qu'il mérite. Josué est tout de même le successeur de Moïse en tant que commandant militaire. Ici, on ne voit qu'un petit jeune suivant le héros comme son ombre.

    Exodus: Gods and Kings de Ridley Scott (24 Décembre 2014)

    On appréciera la volonté du réalisateur à ne pas trop diaboliser Ramsès bien que cette volonté n'ait pas suffis à le rendre visible à l'écran. En effet, c'est un échec, il est très rapidement le grand méchant et Moïse le gentil. Cette vision très manichéenne est bien dommage sur un sujet ouvrant au débat, elle bloque très vite la tolérance et la compréhension de Ramsès. On voit qu'il y a la volonté de le rendre complexe en le montrant affectueux avec sa femme et son fils, on voit qu'il aime Moïse comme son vrai frère (lorsqu'ils reçoivent leurs épées jumelles), il refuse d'ailleurs de le tuer et préfère l'exiler lorsqu'il apprend sa véritable origine. Malgré cela, il incarne complétement le pharaon imbu de sa personne, et sacrifiant les hommes et les esclaves à tout va, y compris ses scientifiques qui viennent justifier les dix plaies.

    En définitif, c'est un film très beau, avec beaucoup de prises de risques par rapport à l'interprétation du récit biblique et à l'incarnation faite de Dieu (l'enfant). Il reste un péplum épique tel que Ridley Scott sait les faire avec un casting bien choisit malgré le délaissement d'Aaron Paul et la trop grande « blancheur » des acteurs pour ces rôles (selon certains).


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  • Ce dernier film du célébrissime Jim Jarmusch est une vraie satisfaction pour les amateurs du genre « Jarmusch ». A l’image de Dead Man, avec Johnny Depp, on retrouve une esthétique lente et contemplative. On apprécie particulièrement l’état second dans lequel nous transporte ce nouveau chef-d’œuvre. Dans un contexte cinématographique où l’on trouve tout et n’importe quoi notamment au sein du cinéma fantastique, Jarmusch réussit à saisir l’essence même de se qui caractérise le vampire initiale. On a beaucoup entendu de critique sur les vampires depuis la sortie des très controversés Twilight cependant ils ont peut être le mérite d’avoir donné envie à de grands réalisateurs de transmettre leur vision du film vampirique. On connait les codes incombant à ce genre grâce à de merveilleux films tel qu’Entretien avec un vampire de Neil Jordan. Pourtant Jarmusch va, tout en conservant les « bases », innover avec brio.

    L’intrigue se déroule entre deux mondes, Tanger et Détroit, mais également entre deux amants Adam et Eve qui partage leurs sentiments depuis plusieurs siècles. Cependant leurs univers sont devenus chaotiques et très difficile à vivre pour leur nature « vampirique ». En effet, la difficulté pour trouver leur aliment de base (le sang) va déranger leur vie mais moins que leur rencontre avec la petite sœur d’Eve qui va s’avérer être à l’image d’une jeunesse dépravé.

    Il faut savoir qu’à aucun moment du film il n’est dit que nos protagonistes sont des vampires, tout est visuel et suggéré par leurs comportements. En effet, ils ne vivent que la nuit et dorment le jour ;  ils consomment des petits verres de sang qui les transportent dans un état second équivalent à la prise d’une drogue dure et ne manque pas d’avoir une attitude très nostalgique sur les siècles qui ont précédés celui-ci. L’esthétique extrêmement contemplative est donc le point fort du film et le coup de génie toujours signature du cinéaste. Cependant au-delà d’une esthétique à couper le souffle ce film est également une critique ouverte de la société.

    En effet, on note les prénoms de nos héros, Adam et Eve, qui ne semble clairement pas un choix anodin. A mon sens il faut y voir une référence à l’âge des personnages qui pourraient être l’incarnation de toute la connaissance du monde depuis sa création, mais également une référence à l’époque dans laquelle ils se trouvent actuellement (notre époque) qui pourrait être l’aube d’une nouvelle ère. Cette deuxième hypothèse est plutôt pessimiste lorsqu’on sait qu’Adam est un musicien underground suicidaire, et qu’Eve est une femme très énigmatique qu’on ne peut pas comprendre totalement. Pourtant malgré une qualité de vie qui n’arrête pas de se dégrader pour nos amants on peut voir une touche optimiste car ils finissent par trouver une solution lorsqu’ils sont au fond du trou, à savoir, le retour aux sources (tuer des humains pour survivre, retour à leur propre nature).

    En définitif, un film exaltant qu’on apprécie pour son esthétique et l’état dans lequel il nous plonge mais également pour la morale que chacun peut interpréter comme il l’entend (mais qui reste une critique de la décadente société actuelle à mon sens). Ce n’est pas un film familial, ni un divertissement. Ce film nous pose réellement en face du 7ème art dans toute sa splendeur et toutes les subtilités que cela impose à savoir une réelle réflexion.  Saluons également le jeu exceptionnel des acteurs qu’on a pourtant vu récemment dans des rôles bien moins glorieux, tel que Tom Hiddleston qui incarne le frère de Thor dans Avengers. Dans Only lovers left alive ce dernier révèle réellement tout son potentiel et fait honneur au cinéaste.


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  • Sortie au cinéma en Novembre 2013 ce film est inspiré de faits réels, à savoir, la prise d’otages d’un cargo Américain (le Maersk Alabama) par des pirates somaliens. Ce film Américain pourvu d’un budget de 55 millions de dollars a le privilège d’avoir dans son casting (en tant que personnage principal) notre cher Tom Hanks. Un acteur qui semblait ne plus avoir à faire ses preuves grâce à son palmarès de films notables ; Forrest Gump, La ligne verte, Arrête-moi si tu peux rajoutons aujourd’hui Capitaine Phillips ! En effet, le film est en partie porté par la prestation extraordinaire du « Capitaine » Hanks mais également par son intensité réaliste. C’est d’ailleurs pour cela que le film obtient aux Etats Unis une recette de plus de 97 millions de dollars. 

    Le film dans son intégralité semble très fidèle aux faits ayants vraiment eu lieu ce jour de prise d’otages. On sent tout de même que le traitement à l’Américaine oblige la création de personnage « héroïque » (au-delà du Capitaine Phillips) on trouve des personnages emblématique de l’armée Américaine très surfait mais cela n’enlève pas à l’intrigue son impact sur le public.

    Ce film nous transporte dans un univers intimiste, qu’est l’intérieur d’un cargo puis d’un bateau de sauvetage, on se retrouve dans l’illusion d’un intérieur étriqué alors que les vues extérieur (par les hublots) donnent sur de vastes étendues d’eau. L’impression que notre héros est prisonnier de l’infiniment grand est particulièrement époustouflante. Mais, ce qui marque au fer rouge dans ce film se sont les rapports « humains » entre les pirates et le Capitaine. Très vite lorsque la situation va mal tourner pour les Somaliens (encerclés par l’armée Américaine) le capitaine Phillips va tenter d’entrer réellement en contact avec eux, il va essayer de comprendre pourquoi ils agissent ainsi et il souhaite savoir s’ils n’avaient pas d’autres choix pour survivre que la piraterie.

    Ce qui est réellement appréciable dans ce film c’est qu’on réussit à s’attacher autant aux pirates Somaliens qu’à l’équipage du Cargo. On aurait pu s’attendre à une critique ouverte de la piraterie ce qui aurait provoqué chez le spectateur une haine pour ceux qui l’a pratique, or dans ce film le choix de l’impartialité et du « non jugement » est grandement mis en avant et apprécié. En effet, plusieurs scènes nous font comprendre que les pirates n’ont que très peu de choix pour survivre sans pratiquer la piraterie et qu’eux même s’ils échouent sont voués à la mort car leurs « patrons » ne tolère pas l’échec. (Demi-mesure : Evidemment, ce n’est pas vrai pour tous les Somaliens l’un d’eux est particulièrement sadique tout comme certains Américains sont particulièrement héroïque.)

    En définitif ce film n’est pas qu’un simple divertissement, loin de là d’ailleurs, il a une profondeur scénaristique (scénario tiré du récit du vrai capitaine Phillips) qui met en avant des qualités humaines très forte ainsi que ses limites. On y trouve également une très belle esthétique avec des plans fermés, étroits,  nous mettant mal à  l’aise comme des plans très large donnant sur l’étendu de l’océan. Enfin, on y trouve de très bons acteurs et encore une fois une prestation parfaite de Tom Hanks notamment dans la toute dernière scène (ATTENTION SPOILER) lorsque le Capitaine Phillips est libéré il reste traumatisé d’avoir vécu tout cela et réagis de façon très réaliste et particulièrement poignante. Cette dernière scène pour les personnes sensibles donne de quoi verser des larmes.

    Petite information : A la fin du film des cartons apparaissent pour nous donner les suites de l’affaire, on apprend que le Capitaine Phillips a décidé de reprendre la mer un an plus tard, que le pirate capturé fût jugé etc. Cependant, un choix sélectif dans ces infos est clairement présent car ce qui est omis de préciser c’est que cette prise d’otages fût vécue comme une déclaration de « guerre » et depuis cet événement la piraterie n’a fait qu’augmenter dans ces eaux dangereuses à tel point qu’une imposante armada constituée d'une vingtaine de bâtiments de guerre opérant sous différents commandements est lancé pour surveiller ses eaux, mais qui ne parviennent pas à empêcher les captures des bateaux.


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  • (Très très mauvaise Bande Annonce absolument pas représentative du film)

     

    Ce film de science fiction est une adaptation du premier tome du « Cycle Ender » composé de plusieurs ouvrages. Orson Scott Card a publié au milieu des années 80 cette saga et la créa de paire avec un autre cycle, de plusieurs ouvrages également, le « Cycle de l’ombre ». Le Cycle Ender expose une histoire de SF du point de vue d’un jeune homme nommé Ender Wiggin et le Cycle de l’ombre raconte cette même histoire du point de vue du bras droit d’Ender, Bean.

    En ce qui concerne le film La stratégie Ender il me semble qu’il faut aller le voir vierge de connaissance sur les romans d’Orson Scott Card. Ce roman, et cette saga, semble très complexe et plein de subtilité or cela pourrait nuire au film qui, lui, est clairement dirigé pour tous les publics.

    Mais avant tout un rapide résumé de l’histoire. Nous sommes plongés dans un univers futuriste qui se trouve être en guerre « froide » avec des extraterrestres, les Doryphores. Cette espèce semble menacer les humains puisque cinquante ans plus tôt une bataille avait éclaté contre cet ennemi imprévisible. Depuis les humains ont créent une école militaire recensant des enfants (après une batterie de tests sur leurs capacités physiques et intellectuelles) pour qu’ils s’entrainent à créer des stratégies toutes autant imprévisibles que celles des Doryphores. Ainsi nous rencontrons l’un d’eux, Ender Wiggin, qui semble être le plus prometteur de tous ces enfants. Du haut de ses quinze ans le jeune Ender va avoir pour objectif d’exterminer toute une espèce. (Dans le livre on suit Ender sur six ans, de ses six ans à ses douze ans, impossible pour la réalisation du film).

    On ne ressort pas indemne de ce film si on a un minimum de morale. Il est poignant pour son scénario très original mais surtout par sa mise en scène « réaliste ». Bien que dans un contexte totalement futuriste les liens familiaux et hiérarchiques qu’on y trouve sont très bien retranscrits. C’est d’ailleurs pour ces raisons qu’on s’attache rapidement à Ender, bien qu’au premier abord le jeune Asa Butterfield (interprète d’Ender) ne semble pas avoir la carrure pour assumer un personnage aussi complexe. On devrait pouvoir comprendre la difficulté du passé d’Ender à travers le jeu d’Asa mais cela passe difficilement hors dialogues. L’acteur est malheureusement trop lisse pour un rôle aussi dramatique (alors qu’il était parfait dans Hugo Cabret de Scorsese). Cependant grâce aux échanges entre Ender et sa famille on comprend aisément la difficulté de sa tâche et de sa situation (Ender n’a été conçu que pour réussir là où son frère et sa sœur ont échoué). La société dans laquelle il évolue a visiblement des codes très surprenant tel que la limite à deux enfants par famille (lui étant le fruit d’une dérogation pour passer ces tests à l’école militaire).

    Dans ce scénario on nage en pleine science-fiction mais en y regardant de plus près on pourrait presque y entrevoir un soupçon d’anticipation. Notons, la limite d’enfants par famille cela ne rappelle-t-il à personne quelque chose dans notre monde ? Notons également l’envoie d’enfants dans des internats, des écoles, où ils sont livrés à eux même et dont même les enseignants  se détournent d’eux ? Dans le film Ender à beau être un miracle tactique, le fameux Colonel Graff (interprété par Harrison Ford) n’en a que faire de la vie du jeune homme et de sa santé morale. On manipule des enfants en leur « lobotomisant » le cerveau, les persuadant d’idées fausses (comme l’hostilité des Doryphores). Mais dans notre système scolaire certains enfants évoluent avec des enseignants partageant grandement leurs idées politiques cela n’est-il pas du même goût dans l’idée de manipulation ? Ou encore comment expliquer la disparition de la sociologie dans les programmes des Bac ES pourquoi tout limiter à l’économie d’entreprise à votre avis ? (note personnelle à peine exagérée).

    Mais retournons plus près de notre sujet. Ce film est clairement une réussite esthétique et technique de par les effets spéciaux pas trop présent mais suffisamment impressionnant pour comprendre que la mission de ces jeunes n’est pas aisée. On notera des scènes de pures divertissements comme les entrainements des jeunes dans une bulle sans gravité où ils doivent s’affronter en équipe et inventer des stratégies pour gagner. Et des scènes bien plus sérieuses et morales comme les passages de conversation entre le Colonel Graff et le commandent Gwen Anderson où chacun va donner son avis sur les jeunes de l’école et la façon dont il faudrait les traiter.

    En définitif, le réalisateur Gavin Hood connu pour son X-men Origins : Wolverine  va plus loin dans sa direction d’acteur et va rendre l’œuvre d’Orson Scott Card compréhensive pour tous. Là où ce film semble particulièrement intéressant c’est qu’il colporte des idéologies assez atroce mais que les jeux d’acteurs et l’esthétique choisit du film permet d’en prendre conscience sans pour autant en être totalement agressé. La touche ironique du film c’est que les jeux vidéos sont à l’honneur car ce sont des enfants baignés dans cette culture qui sont choisit ; que Ender lui-même va jouer à un jeu « Fantasy » qui lui permettra de comprendre les Doryphores ; et que le final grandiose, la dernière bataille, est réalisée comme une plateforme de jeux vidéos (ce qui perturbera d’ailleurs nettement Ender du point de vue de la manipulation). C’est donc un très bon divertissement tout public mais qui ne reste pas vide de sens et esthétiquement nous fait part d’une très belle synthèse.

    Je m’excuse d’avance si certaines idées ne sont pas véridique dans le livre je ne l’ai pas encore lu. Je ferais probablement un autre article après lecture du livre pour davantage d’informations comparatives.


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  • Sortie au cinéma le 21 décembre 2012  ce film magique de par son scénario, son esthétique, son jeu d’acteur, sa musique et sa morale fut largement récompensé au box office français avec environ 4.5 millions d’entrées. Pour un budget estimé à 180 millions de dollars ses recettes vont exploser sur le territoire Américains avec 303 millions de dollars et à l’étranger 711 millions de dollars. C’est donc un succès énorme pour Peter Jackson. Il devient le 15ème film (le 3 Mars 2013) à dépasser le milliard de dollars en termes de recettes.

    Le film commence sur une liberté du réalisateur. Il re-contextualise sa narration et on se retrouve au début du premier film de la saga du seigneur des anneaux. Ainsi Bilbon est face à son manuscrit racontant ses aventures dont la lecture sera destinée à son neveu Frodon. Cela est plutôt astucieux car il permet de relier les films entre eux et de nous replonger dans un monde et une aventure antérieure aux aventures de Frodon. En effet, cela il fallait y penser puisque l’ouvrage de Tolkien Bilbo le Hobbit est lui réellement paru (chronologiquement) avant le Seigneur des anneaux. Ainsi ici on apprécie la lecture et la créativité de Peter Jackson quant-à l’œuvre initiale. (Bien que cela créé une légère incohérence : Frodon dans Le Hobbit explique à Bilbon qu’il va accueillir Gandalf or dans le film La communauté de l’anneau Bilbon ignore où se trouve Frodon lorsque Gandalf, son vieil ami, vient frapper à la porte).

    Enfin le film se lance très rapidement, Gandalf se présente à Bilbon et l’aventure va très vite accélérer lorsque les nains vont débarquer en trombe chez notre hobbit. Les scènes de chants des nains sont à mon sens très bien interprétées (fidèle à l’ouvrage une fois de plus) et l’ambiance est dès lors instaurée. Action et ingéniosité vont suivre après la décision de Bilbon. Ce film nous transporte une fois de plus avec brio dans un univers fantastique très élaboré et magnifiquement retranscrit en image grâce aux fameux paysages néo-zélandais. On appréciera ainsi l’humour et la caractérisation des personnages.

    Cependant, on est très vite déçu par la fin si lorsqu’on regarde le film pour la première fois on n’est pas averti qu’une suite est prévu. On peut s’attendre durant tout le film à voir le fameux dragon sans jamais le voir apparaitre. Ainsi la question se pose. Pourquoi réaliser un film pour un ouvrage dans la saga du seigneur des anneaux et trois films pour un ouvrage pour Le Hobbit ? Si ce n’est pour l’argent… Ici déception en effet, dès lors on a accès à des scènes fantasmées par Peter Jackson qui n’existent pas dans l’ouvrage telle que toute l’intrigue autour de l’orque Blanc (qui n’apparait que comme une légende dans le livre). Mais soit, cela n’enlève que peu au plaisir des yeux et du monde fantastique qui heureusement est tout de même bien intégré par le réalisateur.

    En définitif, ce film est de toute beauté et nous plonge sans difficulté dans l’univers de Tolkien et c’est ainsi l’occasion pour Peter Jackson de prouver son interprétation et sa propre lecture de l’ouvrage. On relève évidemment le blockbuster mais quelque soit le cinéma que l’on veut faire il est normal de penser à l’argent alors au diable la critique financière et vive le 7ème art qui ici apparait complet avec une bande son formidable, une image toujours très belle et des acteurs qui n’ont plus rien à prouver. Une adaptation (libre peut être) mais fidèle à l’ambiance souhaité je pense par Tolkien.

     


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  • Le scénario d’Epic est fortement inspiré par des films tels qu’Arthur et les minimoys de Luc Besson ou encore Arrietty, le petit monde des chapardeurs de Hiromasa Yonebayashi.

    On se retrouve plongé dans un monde féérique juste en dessous du notre. En effet, des tout petits êtres luttent au quotidien pour sauver la forêt et donc notre monde. On ressent ici toute l’intrigue écologique de notre époque mais sans insistance trop présente. Nous ne trouvons pas, par exemple, de long dialogue quant-à l’importance que les arbres soient en bonne santé pour que les humains puissent vivre. Aucun abus des clichés écolos. En revanche, on ressort du cinéma avec une impression de déjà vue.

    On apprécie particulièrement l’humour des créateurs de l’Age de Glace et de Rio dans la caractérisation des personnages. Ici nous trouvons une limace et un escargot fort sympathique réellement humanisé avec des penchants pour la jolie demoiselle « piétineuse » (humaine) qu’ils se doivent de protéger. Ce monde enchanté est accompagné de « races » fantastique tel que les hommes feuilles qui sont fort semblables aux « esprits de la forêt » dans le film Le monde magique des Leprechauns (ou La guerre des invisibles) qui en réalité reprend tout les codes scénaristiques de ce dernier.

    Le monde magique des Leprechauns téléfilm américain de 1999 raconte l’histoire d’un peuple plus petit que nous et invisible pour les humains qui entretiennent une guerre avec « les esprits de la forêt » qui protège la forêt … Soit exactement la même base que dans Epic d’où la sensation de déjà vue.

    On retrouve également dans Epic l’histoire d’amour entre deux les jeunes qui ne viennent pas du même monde (là encore grand classique de l’amour impossible puisque la jeune humaine va retrouver sa taille initiale à la fin du film et devra se séparer de son Roméo). Ainsi on a malheureusement beaucoup de reprise et d’inspiration qui ne créé pas une innovation dans ce film. Cependant, le genre est maitrisé et permet de passer un bon moment familial avec un 3D qui peut en valoir le coup dans des scènes de combat très appréciable.    

    En définitif, ce film est à voir pour l’effort esthétique obligatoire dans un monde fantastique. Il est également très sympathique de part son humour très léger et ses personnages auquel on finit réellement par s’attacher. Ainsi un bon moment, sans prétention d’ingéniosité, est à prévoir avec Epic.


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